En moins de 3 ans, le télétravail est devenu un critère de sélection d’entreprise pour les recrutés et les salariés. Une composante incontournable des conditions de travail proposées à l’embauche. Pas de télétravail, pas de recruté voir même des démissions.

Mais comment en est-on arrivé là ? Le télétravail seul est-il un facteur de bien-être et de performance ? Au-delà du mode de travail, quelle est la vraie requête des salariés ?

Comment la covid 19 a-t-elle imposé le télétravail ?

Du jour au lendemain les bureaux ont été contraints de fermer leurs portes, les salariés forcés de rester chez eux. Chacun chez soi, isolé non par choix mais par obligation. Le domicile est devenu l’espace de travail, brutalement, sans transition. Ce télétravail tant réclamé par les salariés mais le plus souvent écarté par les organisations s’est installé avec fracas. C’est un télétravail contraint, imposé à tous sans que personne n’y ait été préparé.

En 48 heures, le domicile s’est transformé en un lieu d’enfermement En 48 heures, tous les espaces – bureau, centre de sport, salle de spectacle, école, collège, lycée ou université… se sont concentrés en un lieu unique : chez soi. Désormais on y vit, on y travaille, on s’y instruit, on s’y détend et s’y défoule. Seul, à deux ou en famille… mais pas plus. Chacun cloîtré, assigné à résidence.

Cette période de pandémie, ce télétravail contraint ont obligé les individus et les organisations à s’adapter en quelques semaines à peine. À réorganiser les relations interpersonnelles, à recréer les liens sociaux, malmenés, distendus par l’enfermement subi.

Le numérique considéré avant par d’aucun comme une cause d’isolement et de repli sur soi est devenu le vecteur pour pouvoir non seulement travailler et apprendre mais aussi tout simplement pour communiquer, échanger, partager : vivre tout simplement.

En quoi le télétravail est-il un facteur de bien-être et d’efficacité ?

Aujourd’hui, le télétravail est voulu, choisi, considéré par les salariés et les RH comme une composante incontournable du bien-être et de la Qualité de Vie au Travail (QVT). 

De fait, pour les collaborateurs, il permet de remplacer le temps vide des trajets domicile-travail par un temps enrichi : un temps personnel, familial ou social. Un temps pour soi, mental, spirituel, physique – ou un temps obligatoire de tâches ménagères et administratives… Il permet d’augmenter sa productivité et son efficacité par une concentration accrue et donc une densification du temps travaillé. De réduire le stress généré par des tensions ou des conflits interpersonnels avec les collègues ou la hiérarchie. Bref indéniablement le télétravail est source de bien-être pour tous ceux qui peuvent en bénéficier.

Pour les entreprises, les avantages sont organisationnels, financiers : moins de mètres carrés, moins de frais fixes. Ils se mesurent également en Qualité de Vie au Travail (QVT) et climat social, en efficacité, productivité, en performances.

Le télétravail garantit-il à lui seul la Qualité de Vie au Travail (QVT)

Cependant, chacun a pu expérimenter également que le 100 % télétravail isole des autres, fragilise la santé mentale, réduit le bien-être voire même qu’il peut devenir une source de mal-être. Et oui, toute médaille a son revers.

Alors, après être passé du « tout au bureau » au « tout à domicile », du 100 % présentiel au 100 % distanciel, nombre de salariés (et d’organisations) se disent qu’un juste équilibre entre ces deux modes de travail est la solution. Qu’allier télétravail et présentiel permet sinon de garantir le bien-être et la QVT au travail, du moins de l’améliorer nettement.

Gros chantier pour les RH et les managers car ce bien-être au travail est complexe, multiple. Tout d’abord affectif, il varie selon l’attachement du collaborateur à l’organisation. Professionnel ensuite, il résulte de l’autonomie qui est accordée au salarié et aux possibilités d’évolution qui lui sont offertes. Ce bien-être est aussi social et dépend des relations interpersonnelles que le collaborateur entretient avec ses collègues et la hiérarchie. Également cognitif, il nécessite un environnement serein qui favorise la concentration. Enfin, il est psychosomatique puisque le bien-être mental influe sur la santé de l’individu.

Alors certes, qui dit bien-être au travail dit meilleure QVT et meilleur climat social. Mais quel challenge pour les RH. Le bien-être étant un ressenti propre à chacun, il repose sur des critères différents selon qu’il s’agit de travail en présentiel ou de télétravail.

Alors que recherchent réellement les salariés ?

Aujourd’hui, les requêtes des salariés et des candidats sont simples : vivre, profiter du temps présent dans et hors de l’organisation. (Ré)Trouver un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Ce qui leur importe vraiment, au-delà du nombre de jours dédiés au présentiel ou au distanciel, ce sont l’autonomie, l’enrichissement du temps, la sérénité et le gain de liberté supplémentaire que cela leur apporte.

Ainsi, proposer la solution hybride présentiel-distanciel, c’est adresser un signal fort aux collaborateurs et aux futurs recrutés dans la prise en compte de leur bien-être par et dans l’organisation. C’est proposer une alternative motivante à l’ancien modèle du tout présentiel rejeté par les salariés et les candidats, notamment les jeunes.

Désormais pour les organisations, le bien-être, les conditions de travail et la qualité de vie sont des critères incontournables pour devenir « the place to work » et cela passe aussi par le télétravail.

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